Cette monumentale ferme fortifiée située à Ressons-le-Long est en quelque sorte jumelle de celle de Confrécourt, réduite à l’état de ruines en 14-18. Ces deux exploitations existaient depuis le Moyen Age, et ont été des propriétés monastiques. Jusqu’à la Révolution, Confrécourt a appartenu à l’abbaye Saint-Médard de Soissons, et Ressons à l’abbaye Notre-Dame de Soissons. Avant la Grande Guerre, ces fermes étaient toutes deux exploitées par la famille Ferté. Louis Ferté travaillait les terres de Confrécourt pour le compte du marquis de Croix. Son frère Henri possédait la Ferme de la Montagne, à Ressons-le-Long. Situées de part et d’autre de la vallée de l’Aisne, ces deux fermes ont connu des destins différents durant la Première guerre mondiale.
À partir de la fin de la bataille de la Marne, le village de Ressons-le-Long, récupéré par les Français, va devenir une position de repos, à l’arrière de la ligne de front, tandis que Confrécourt, au bord du plateau du Soissonnais, se trouve exactement sur la ligne de front. Entièrement détruite par les combats, la ferme de Confrécourt dut être abandonnée par Louis Ferté et sa famille. Après la guerre, elle ne fut pas reconstruite à cet endroit. La Ferme de la Montagne de Ressons-le-Long permet d’imaginer l’allure d’antan de ce bâtiment dont il ne subsiste que des ruines. Les creutes qui se trouvent sous la ferme portent encore des gravures laissées par les soldats français au repos. On peut aujourd’hui loger à la Ferme de la Montagne, dans un gîte et des chambres d’hôtes. L’accueil de Solange Ferté n’a d’égal que la beauté du cadre et de la vue matinale sur la vallée de l’Aisne embrumée.